Fanny De Chaillé
Fanny de Chaillé engage un théâtre du corps où elle aime séparer texte et mouvement pour mieux ré-agencer leur rencontre. C’est dans ce jeu d’échanges entre corps et voix que les écarts et distorsions se créent, que le langage gagne en physicalité et en plasticité. Ses pièces, projets et installations ne s’inscrivent pas dans un champ disciplinaire figé, plutôt les superposent, sur les plateaux ou en dehors (galeries, salles de concert, bibliothèque, amphithéâtre universitaire). Ses dernières créations reflètent cet intérêt pour les dispositifs et les modes d’adresse et d’écoute, qu’il s’agisse de redonner voix et corps au discours inaugural de Michel Foucault au collège de France (Désordre du discours, 2019), de faire collectif autour de dix jeunes comédiens de l’ADAMI (Le Choeur, 2020), de croiser les générations (Les Grands, 2019), ou de revisiter l’album Transformer de Lou Reed dans un format tout terrain (Transformé, 2021).
Formée à l’Esthétique à Paris Sorbonne au début des années 1990, Fanny de Chaillé créé ses propres installations et performances à partir de 1995, et des spectacles pour la scène dès 2003, avec cette façon de faire corps en s’appuyant sur des textes littéraires – Georges Pérec dans Le voyage d’hiver, Thomas Bernhard dans Je suis un metteur en scène japonais, Hugo von Hofmannsthal dans Le groupe -, en puisant dans une culture musicale rock et populaire – Karaokurt (1996), Gonzo conférence (2007), Mmeellooddyy Nneellssoonn (2012), Transformé (2021) – en imaginant des formes hybrides, hors plateaux – La bibliothèque, Projet kids.
Artiste associée de la scène nationale Chambéry Savoie (2014-2022), du CND Lyon (2017-2020), au Théâtre Public de Montreuil – CDN et à Chaillot, Théâtre national de la danse depuis 2022, au Théâtre de Nîmes depuis 2023 ou invitée par la Maison des Métallos (CoOP – 2020) ou par le Centre Pompidou en 2013 pour y investir l’Espace 315 avec La clairière, Fanny de Chaillé, y questionne le dispositif théâtral et invente de nouvelles manières de faire circuler les savoirs et les pratiques avec les amateurices et les publics. En 2024, elle prendra la direction du Théâtre national de Bordeaux et de l’école supérieur de théâtre Bordeaux-Aquitaine (Estba).