Médée / Fukushima

Dramaturgiquement la catastrophe nucléaire de Fukushima pose problème. Comment raconter un phénomène qui n’a pas de trame temporelle stable, pas de localisation clairement définie et pas de dénouement envisageable ? Le récit tragique peut-il éclairer une catastrophe latente et rendre compte de ce qui se joue en deçà de ce que nous sentons? La terreur sourde qu'engendre la radioactivité permet-elle de renouveller la lecture de Médée, prêtresse du soleil et magicienne, force primitive et non-maîtrisable par essence?

L’équipe est partie de l’hypothèse que le mythe de Médée permettrait de mettre en scène cette problématique.

Héritage sans testament

Ce projet explore différentes formes d’héritage qui peuvent intervenir dans le travail d’un acteur dans la construction de son rôle à partir de deux mises en scène de Hamlet de Shakespeare : celles de Peter Zadek en 1999 et de Thomas Ostermeier en 2008. 

Les axes de travail choisis ont été :

- l'héritage de Peter Zadek et de Thomas Ostermeier, en recréant sur le plateau le jeu de leurs comédiens et en tirant des conclusions sur leur direction d’acteurs respectives

- l'héritage de Shakespeare et de son récit, en imaginant des scènes hors-drame sur la base d’éléments obtenus par l’étude du jeu et de la narration chez Peter Zadek et Thomas Ostermeier ;

- l'héritage de personnalités du théâtre du XXe siècle, notamment Vsevolod Meyerhold et Bertolt Brecht, en appliquant certaines de leurs techniques. 

Humanizoos-nous!

Ce projet interroge un phénomène autrefois populaire : les exhibitions de personnes dites exotiques dans les foires et expositions de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle.

Comment ces spectacles de la réalité ont-ils permis la fabrication de types comportementaux ? Quelle est l’influence de ce phénomène sur notre rapport actuel à « l’étranger » ? 

En mettant ces questions à l'épreuve de la scène, il s'est agit de trouver les éventuelles traces de ce type de monstration dans la profession du théâtre et de s’interroger sur la notion d'identité chez le comédien. 

Le Baiser et la Morsure

Dans la tradition théâtrale occidentale, on s’intéresse principalement aux mots et à leur sens. On met en scène un texte, on l’analyse et on construit à partir de lui. Dans la vie cependant, entre les êtres, ce ne sont pas que les mots qui communiquent : les divers registres de la voix, les gestes, les mimiques, les postures, les mouvements occulaires, la synchronisation avec l’interlocuteur viennent infléchir, compléter ou contredire ce qui est asséné par les mots. Comme les animaux, nous communiquons beaucoup à côté des mots, sans en être d’ailleurs toujours conscients. Au moyen d’analyses de la communication des chimpanzés entre eux ainsi que d’interventions télévisées de femmes et d'hommes politiques, ce travail cherche à proposer une grammaire corporelle étoffée pour l’acteur et à découvrir comment parle tout ce qui se tait.