2017 - 2018 | |
R&D |
Qu’est-ce qu’une intériorité sans physicalité ?
Un chercheur en sciences humaines (Y) et une chercheuse en art (Z) entreprennent une étude sur la question de «l’intériorité».
Méthode
Afin d’aborder cette problématique,
un laboratoire spécifique est constitué : un échange épistolaire ponctué d’une séance de séminaire. La correspondance par lettres postales, c’est-à-dire l’échange de matière et d’information entre deux sujets distants, organise progressivement le non-lieu d’une intériorité qui n’appartient à personne. Pourtant, à l’intérieur
de chaque lettre, il y a de l’être. Le principe d’une narration qui se déploie entre
les deux chercheurs complète le dispositif. Cette narration s’insère entre des
« bornes », le début ou la fin d’un échange, et déplace le sujet (l’intériorité), le métamorphose. La question de la présence des choses devient alors sujette à controverse. Celle-ci s’organise au travers d’experts invités pour un séminaire, qui jouent
la fonction de « discutants » en prenant position sur la matière produite par Y et Z durant les échanges épistolaires.
Objectif
Ce projet interroge, en les actualisant, les possibilités d’exploration scientifique et artistique nées d’une rencontre entre chercheurs issus de ces deux versants
de la production d’expérience. C’est en confrontant deux disciplines convoquant l’observation et donc une perception sensible, que Y et Z vont explorer de nouveaux moyens de production de matière, autant réflexive que plastique, autour
de la question d’une intériorité sans physicalité. Il s’agit de creuser et donc de percer des intérieurs pour découvrir de nouveaux intérieurs, le principe repose sur l’idée
de la dissection : aller chercher plus petit, plus pointu, plus précis, plus ténu.
Le but des interventions des discutants est d’une part de densifier la boîte à matière que constituent les échanges épistolaires, et d’autre part d’ouvrir
de nouveaux possibles quant à la suite de la réflexion de Y et Z.
Equipe
Yoann Moreau, anthropologue Maître-assistant au CRC Ecole des Mines Paris Tech, dramaturge (requérant principal)
Zofia Klyta-Lacombe, artiste-chercheure, performeuse, chorégraphe, metteur en scène (diplômée Manufacture 2015) (co-requérante)
Chercheur.e.s invité.e.s
Francesca Cozzolino, anthropologue affiliée au Laboratoire d’ethnologie et sociologie comparative de l’Université Paris 10 - Nanterre (LESC)
Barbara Glowczewski, anthropologue, directrice de recherche, LAS-EHESS-Collège de France, spécialiste mondiale des sociétés Aborigènes australiennes
Alain Kaufmann, sociologue des sciences, UNIL- Lausanne
Aïcha El Fishawy, artiste chorégraphique, co-responsable du projet H107, lieu de création en danse contemporaine, Genève
Matéo Luthy, artiste sonore, plasticien
Clément Lambelet, artiste, photographe
Joël Hefti, comédien
29 janvier au 6 février 2018
résidence au Projet H107-Genève
Parallèlement à la recherche théorique et durant deux semaines de résidence au H107, Zofia Klyta-Lacombe souhaite poursuivre la quête d’un intérieur à l’intérieur dans l’espace et dans un temps au présent, en collaboration avec Michael Egger, Aïcha El Fishawy et Matéo Luthy.
Cette question s’appuiera sur l’image du labyrinthe, associée à celle de la cabane ou de l’habitat qui n’est pas « à vivre », mais qui est ce lieu sinueux, aux multiples impasses et plein d’inconnu qui permettrait de définir ce qui est le propre du « chez-soi » de chacun.
16 et 17 janvier 2018
séminaire public à La Manufacture