Si le précédent Journal nous renvoyait aux contradictions d’une recherche en prise avec l’état du monde tout en ayant conscience de ne pouvoir apporter de solutions aux urgences du réel, ce sixième numéro propose de rompre avec l’immédiateté pour nous penser (et nous faire penser) dans un temps long. Le temps de reprendre les choses à la racine pour comprendre de quoi notre monde est fait plutôt que de n’être qu’en réaction ou de sombrer dans l’impuissance. Que peuvent opposer les recherches en arts au colonialisme, au capitalisme et au patriarcat ? Les outils qui sont les siens : expérimenter des résistances poétiques et corporelles en traquant l’expression des dominations dans nos habitudes d’agir et de penser ; transmettre l’histoire des dominations pour en comprendre les ressorts et les mécanismes ; écrire et dire des histoires inentendues ; représenter, jouer, rendre sensible ce que subissent les victimes de ces systèmes d’exploitation et chercher de nouvelles voies ; essayer des cohabitations nouvelles en repensant notre rapport à la nature et au paysage ; se demander comment faire collectif puis semer des méthodes ; traduire nos observations quotidiennes ; ré-envisager des possibles…

Les articles de ce nouveau numéro sont le fruit de recherches collectives, de collaborations, de solidarités, de partenariats… Ils sont écrits par des artistes et des chercheur·euses prenant à bras le corps pratique et théorie. Leurs articles et entretiens sont issus de formes de travail qui rompent avec l’individualisme de nos sociétés et mette en œuvre dans le présent des modes de résistance, de réflexion, d’émancipation.

Consultez le journal en ligne ci-dessous, ou commandez-en un exemplaire papier gratuitement auprès de recherche@manufacture.ch.


Photo : Les amants magnifiques, Mathias Brossard & Mélina Martin, avec les étudiant·es de la promotion N du Bachelor Théâtre, (sur la photo : Gabrielle Pialoux), mai 2023 © Aline Paley