Arianna Camilli
Arianna Camilli est franco-italienne mais a grandi à Porrentruy, dans le Jura suisse où elle commence le théâtre au Lycée, en 2013. En 2016 elle entre en Bachelor théâtre à la Manufacture - Haute École des Arts de la Scène. Lors de sa formation, elle joue notamment sous la direction de Oscar Gómez Mata, Ursula Meier, Kristian Lupa, Luk Perceval et Jean-Yves Ruf. Son goût pour les montages de texte et le mélange de styles d’écriture la mène à vouloir écrire pour la scène.
En 2021, elle fonde la compagnie DieselReclame et crée son premier solo, L’Idiote. En jouant la difficulté d'énoncer certains mots qu’elle remplace par d’autres, elle dit l'impossibilité de nommer son désir lorsqu'on est éduquée à être objet de désir et non sujet désirant. Dans ce monologue tragi-comique, le corps est possédé par le rythme du texte composé de bafouillements, saccades, contrepèteries et tirades. En 2024, elle poursuit cette méthode d’écriture et met en scène deux comédien.ne.s dans Le Siècle Chien-Loup. Il est cette fois question de l’usage de la violence pour se défendre des agressions sexistes.
En parallèle de ses créations, elle joue dans différents projets au théâtre et au cinéma : un texte futuriste de et par Bastien Hauser, des vaudevilles soviétiques de Nikolaï Erdman montés par Lara Khattabi et Jonas Lambelet, des court-métrages de genre pour Océanne Wannaz puis Arsène Fragnière, une adaptation de La Cerisaie de Tchekhov par Alexandre Doublet, une pièce chorale et autobiographique écrit et mis en scène par Pascal Rambert, un spectacle pour enfant cosigné avec Frédéric Darcy...
Elle collabore également à la création du spectacle Bell End de Mathilde Invernon, duo chorégraphique et sonore où elles ventriloquent, dansent, chantent, mobilisant tantôt des outils d'incarnation, tantôt de dissociation dans une performance cathartique sur la figure du “connard”. Première alliance de ce duo qui compte poursuivre cette recherche sur les langages de la domination qui s’immiscent dans nos corps et nos vies.
Cette année Arianna rejoint l’Abri et devient artiste associée. Elle veut se concentrer sur une recherche textuelle/chorégraphique visant à déconstruire la syntaxe des récits et des modes narratifs qui perpétuent les normes régulatrices, la lubrification par la raison et la morale, la possession-jouissance, l’usage interchangeable des corps, l’enfer de la privatisation et du capitalisme-dans-l’âme. Inspirée par le rythme du mass-media, la culture du moodboard, du clip, du sampling, elle fera rencontrer sa pratique de l’écriture et la MAO pour aller vers la non-fixité du sens, le tremblement des genres, des catégories et le refus de l’univocité.
